AJPP et AEEH sont-elles cumulables ?


Lorsqu’on a un enfant en situation de handicap, il est possible de bénéficier de certaines aides financières pour faire face aux dépenses. Notamment celles liées à l’éducation et aux soins. Parmi ces droits, il y a l’allocation journalière de présence parentale (AJPP) et l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH). Mais alors comment et quelles sont les conditions pour les obtenir ? Et peut-on cumuler les allocations AJPP et AEEH?

Qu’est-ce que l’allocation journalière de présence parentale ?

L’AJPP est une allocation versée par la Caisse d’Allocations Familiales ou la Mutualité Sociale Agricole aux parents qui s’occupent à domicile d’un enfant gravement malade, accidenté ou handicapé. Elle leur permet de bénéficier d’un congé de présence parentale. Car ce congé n’est pas rémunéré par l’employeur. Il s’agit donc en quelque sorte d’une indemnisation par la CAF ou la MSA.

Pour avoir droit à l’AJPP, il faut remplir les conditions suivantes :

  • avoir au moins un enfant à charge de moins de 20 ans qui nécessite la présence d’une personne pour différents soins
  • avoir interrompu ou réduit son activité professionnelle pour s’occuper de son enfant
  • ne pas percevoir d’autres indemnités journalières à ce titre
  • et avoir obtenu l’accord du médecin qui suit l’enfant.

Le montant de l’AJPP a été réévalué au 1er janvier 2024. Il est aujourd’hui de 64,54 euros par jour. Dans la limite de la durée maximale de 310 jours sur une période de 3 ans.

La reconnaissance du handicap et l’obtention de l’AEEH

Si l’AEEH est versée par la CAF ou la MSA, il faut s’adresser à la Maison départementale des personnes handicapées pour l’obtenir. Vous pouvez déposer une demande de prestations après avoir télécharger le dossier MDPH ou en créant un compte MDPH en ligne. L’allocation sera attribuée après évaluation de votre demande et sur décision de la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Pour faire reconnaître le handicap de votre enfant, l’approche se base sur son taux d’incapacité et ses besoins spécifiques.

Pour percevoir l’AEEH, votre enfant doit :

  • résider en France de façon permanente
  • avoir moins de 20 ans
  • et présenter un taux d’incapacité d’au moins 80 %, ou compris entre 50 % et 79 % si le handicap entraîne une restriction substantielle et durable de sa participation à la vie sociale

Le montant de base de l’AEEH est de 132,75 € par mois. Il peut être majoré par un complément et une majoration selon le degré de handicap de l’enfant. Et ses besoins d’aide humaine, matérielle et la cessation ou la réduction d’activité professionnelle d’un des parents. Le montant du complément varie selon les catégories de 107,02 euros (catégorie 1) à 1 210,90 euros (catégorie 6) par mois. Concernant la majoration spécifique du parent isolé, son montant varie de 57,97 euros (catégorie 2) à 477,15 euros (catégorie 6).

Peut-on cumuler l’AJPP et l’AEEH ?

L’AJPP et l’AEEH sont deux allocations distinctes qui répondent à des objectifs différents. L’AJPP vise à indemniser la perte de revenus des parents qui s’absentent de leur travail pour s’occuper de leur enfant. Tandis que l’AEEH vise à compenser les frais liés au handicap de l’enfant. Il est donc possible de cumuler l’AJPP et l’AEEH pour le même enfant en situation de handicap. A condition bien évidemment de remplir les conditions d’attribution de chaque allocation.

AJPP et AEEH

En revanche, il faut savoir que l’AJPP n’est pas cumulable avec le complément et la majoration de l’AEEH. En effet, la majoration est destinée à couvrir les mêmes besoins que l’AJPP. A savoir l’aide humaine et l’aménagement du cadre de vie. Si vous percevez l’AJPP, vous ne pouvez pas bénéficier du complément et de la majoration de l’AEEH. Et inversement.

Mais heureusement, le droit d’option vous permet de faire les calculs et de choisir la meilleure alternative. N’hésitez pas à demander de l’aide à un agent de votre MDPH de proximité ou à l’assistante sociale de la CAF si besoin. Ces ressources constituent une aide précieuse pour les parents qui affrontent quotidiennement le handicap.