Si vous bénéficiez une prestation de la Caisse d’allocations familiales au titre du handicap, vous êtes tenu de respecter certaines obligations déclaratives. Que ce soit pour l’allocation adulte handicapé (AAH), la prestation de compensation du handicap (PCH) ou d’autres aides spécifiques. Dans ce contexte, un contrôle de la part de la CAF peut être effectué à tout moment. Afin d’éviter d’éventuelles complications, il est préférable d’adopter dès maintenant les bons réflexes. La mise a jour de votre situation personnelle et de vos revenus est d’importance majeure.
En quoi consiste un contrôle de la CAF ?
Les contrôles effectués par la CAF ne sont pas systématiques. Ils reposent sur des critères de cohérence, des croisements de données et des signalements. Leur objectif est de s’assurer que les prestations versées correspondent à la réalité de votre situation personnelle, familiale et financière.

En tant qu’allocataire en situation de handicap, la Caisse d’allocations familiales peut examiner plusieurs éléments. Notamment, vos ressources mensuelles et annuelles. Cela inclut non seulement les salaires et pensions. Mais également les aides perçues auprès d’autres organismes tels que le département, l’Assurance Maladie ou les mutuelles. Il est important de noter qu’un revenu non déclaré peut faire l’objet d’un redressement. Cela si la CAF estime que cela est susceptible de modifier votre droit.
Le lieu de résidence fait aussi l’objet d’un contrôle. La CAF peut vérifier si vous occupez bien le logement déclaré. Mais aussi si vous n’avez pas été absent du territoire national de manière prolongée sans en avoir informé l’administration.
La composition familiale est également un facteur qui est pris en compte lors du calcul des droits. Tout changement de situation familiale, qu’il s’agisse d’une naissance, d’une séparation ou d’une mise en couple, peut avoir une incidence directe sur le montant des prestations. À titre d’exemple, une personne percevant l’AEEH et vivant seule avec sont enfant ne bénéficiera pas des mêmes droits si elle vit en couple.
Enfin, la CAF peut consulter des informations croisées provenant d’autres administrations pour ces contrôles. Elle a accès aux données des impôts, de la sécurité sociale et de France Travail. Ces échanges automatisés permettent de détecter d’éventuelles incohérences entre vos déclarations et les données enregistrées auprès de ces organismes.
Il est donc essentiel d’actualiser la déclaration de vos revenus, votre situation et vos aides financières
La plupart des erreurs relevées lors d’un contrôle de la Caisse d’allocations familiales ne sont pas imputables à des fraudes intentionnelles. Mais bien à des négligences, des incompréhensions ou à une mauvaise appréhension des obligations. Voici les causes des redressements les plus fréquents pour les personnes en situation de handicap.
L’un des premiers oublis concerne les changements de situation non déclarés dans les délais impartis. Un déménagement, une mise en couple, une reprise d’activité à temps partiel ou encore une aide familiale régulière peuvent modifier vos droits. Attendre la prochaine déclaration trimestrielle pour en informer la CAF constitue une erreur fréquente. Certains changements doivent être déclarés immédiatement !
Une autre situation délicate concerne les ressources non monétaires ou irrégulières. Par exemple, si un proche vous aide à payer une facture importante. Ou vous héberge gratuitement pendant plusieurs mois. Ces avantages peut être considéré par l’administration comme un avantage en nature. Ils contribuent en effet à l’évaluation de vos droits.

De même avec la non-déclaration des aides perçues par des organismes extérieurs (mutuelles, assurances, fonds de solidarité logement) est fréquemment observée. Bien que ces aides ne transitent pas directement par votre compte CAF, leur déclaration peut être nécessaire si elles impactent votre niveau de vie.
Enfin, de nombreux allocataires omettent de vérifier la cohérence entre leurs déclarations à la CAF et leur avis d’imposition. Une différence entre ces deux documents, même justifiée, peut être interprétée comme une fausse déclaration si elle n’a pas été expliquée clairement.
Afin de limiter ces risques, il est préférable de transmettre une information superflue plutôt que de manquer d’éléments.
Témoignages de bénéficiaires sur les contrôles CAF
Un contrôle CAF être vécu de manière très différente selon les situations. Voici trois témoignages qui illustrent bien la diversité des expériences.
Dominique, 29 ans, allocataire de l’AAH depuis 3 ans
« J’ai reçu une lettre de contrôle de la CAF et j’étais un peu perdu. Je suis en fauteuil roulant et je vis chez mes parents. Ils voulaient vérifier si je vivais bien à l’adresse qu’ils avaient. Ils m’ont demandé des factures, des relevés de compte, des documents médicaux… Je ne comprenais pas pourquoi de telles demandes. Mais finalement, tout s’est bien passé. L’agent a compris ma situation. J’avais juste oublié de déclarer un virement ponctuel de ma tante, que la CAF a pris en compte comme une aide exceptionnelle. C’est là que j’ai compris qu’il ne fallait jamais laisser une zone grise. »
Nicolas, 52 ans, en situation de handicap psychique
« J’ignorais qu’il fallait déclarer le fait d’habiter avec ma compagne. On ne partage pas nos comptes, chacun gère ses affaires. Pendant le contrôle, ils m’ont demandé qui vivait avec moi et les charges communes. Résultat : j’ai dû rembourser une partie de l’AAH des six derniers mois. J’ai trouvé ça injuste, mais je n’avais pas les bons réflexes. Maintenant, je fais mes mises à jour dès qu’il y a un changement. »
Fatou, 45 ans, mère isolée avec un enfant en situation de handicap
« J’ai été contrôlée suite à un signalement m’accusant de travailler à domicile. En réalité, je réalisais quelques tâches de traduction bénévole pour une association. J’ai dû prouver que ce n’était pas une activité rémunérée. J’ai été très inquiète, car l’AEEH de mon fils est essentielle à notre survie. Heureusement, une assistante sociale m’a aidée en rédigeant un courrier à la CAF. »