Si vous souffrez d’une scoliose sévère, vous vous interrogez légitimement si elle peut potentielle être reconnue comme handicap par la MDPH. Cette dernière peut vous donner accès à des droits essentiels. Tels que des aides financières, des aménagements professionnels ou scolaires. Et même parfois un soutien quotidien. Mais alors comment quels sont les critères exacts utilisés pour évaluer votre situation ? Découvrez les étapes clés du parcours administratif. Et les solutions en cas de refus.
Note : La scoliose n’est pas systématiquement reconnue comme un handicap. Sa prise en compte dépend de son impact sur la vie quotidienne. Une courbure légère ne sera pas suffisante. Toutefois une déformation importante, accompagnée de douleurs chroniques ou de limitations fonctionnelles, peut motiver une demande de prestations à la MDPH.
Scoliose et reconnaissance du handicap par la MDPH
Le droit français définit le handicap comme toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société, subie par une personne dans son environnement. En ce qui concerne la scoliose, cette définition se concrétise par des critères médicaux et fonctionnels spécifiques.

L’angle de Cobb évalue la gravité de la courbure vertébrale, et une scoliose est souvent considérée comme un handicap lorsque cet angle dépasse 40 degrés. Cependant, ce n’est pas le seul critère examiné. Les équipes pluridisciplinaires de la MDPH considèrent également l’impact de la maladie sur votre vie quotidienne. Ceci en évaluant votre capacité à vous déplacer, à travailler, à réaliser les tâches courantes. Et égalemen,t à maintenir une position assise ou debout prolongée.
La CIF sert de référence et évalue trois dimensions : les déficiences (comme la déformation vertébrale), les limitations d’activité (comme la difficulté à porter des charges) et les restrictions de participation sociale (comme l’impossibilité de pratiquer certains loisirs). Votre dossier doit documenter ces trois aspects pour convaincre la commission.
Un certificat médical détaillé est essentiel. Il doit indiquer l’angle de votre courbure et décrire les symptômes associés, tels que les douleurs persistantes, les troubles respiratoires dus à une déformation thoracique, ou les limitations motrices, tout en précisant le degré de déviation. Votre médecin doit également mentionner les traitements en cours, leur efficacité, et le pronostic d’évolution.
La loi de 2005 sur le handicap renforce vos droits en exigeant des institutions qu’elles considèrent votre situation dans son ensemble. Ainsi, même avec une scoliose modérée, si elle a des impacts significatifs sur votre vie professionnelle ou personnelle, vous pouvez demander une reconnaissance. Par exemple, une courbure de 30 degrés accompagnée de douleurs invalidantes et de fatigue chronique peut justifier une demande.
Le parcours type d’une demande de prestations handicap
Pour lancer une demande de reconnaissance auprès de la MDPH, il est essentiel de suivre la procédure.
Le processus débute par le dépôt de votre dossier MDPH. Remplissez pour cela le formulaire Cerfa n°15692*01 et joignez un certificat médical récent d’un médecin spécialiste (rhumatologue, orthopédiste) ou de votre médecin traitant. Incluez votre projet de vie, détaillant l’impact de la scoliose sur votre quotidien. N’hésitez pas à ajouter des comptes rendus d’examens complémentaires tels que des radiographies ou des IRM.

Après le dépôt de votre dossier, une équipe pluridisciplinaire de la MDPH l’examine. Composée de médecins, d’assistantes sociales, d’ergothérapeutes et de psychologues, l’équipe pluridisciplinaire évalue votre situation sous les angles médical, social et professionnel. Leur mission est de proposer un taux d’incapacité et des recommandations d’aides.
La Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) prend la décision finale en s’appuyant sur le rapport de l’équipe pluridisciplinaire, tout en considérant d’autres éléments que vous avez fournis. Le délai moyen de traitement est d’environ 4,5 mois, bien qu’il puisse varier selon les départements.
Si votre dossier MDPH pour scoliose est accepté, vous recevez une notification officielle. Celle-ci précise votre taux d’incapacité et les droits qui en découlent. Un taux de 50% ouvre déjà l’accès à certaines aides. Un taux de 80% ou plus permet de bénéficier de dispositifs plus complets. Il vous faudra par la suite renouveler vos droits tous les 1 à 5 ans, selon l’évolution prévisible de votre état.
Contester un refus de droits en cas de scoliose grave
La MDPH n’a pas reconnue votre scoliose comme un handicap. Plusieurs voies de recours existent pour faire réexaminer votre situation.
Analysez dans un premier temps les raisons du rejet. Ce n’est que par la suite que vous pouvez soumettre une première lettre pour demander un recours. Prenez le temps d’apporter des informations supplémentaires.
Si le recours gracieux échoue, vous pouvez porter l’affaire devant le tribunal administratif. Cette démarche nécessite souvent l’assistance d’un avocat spécialisé en droit du handicap. Des associations comme l’Association Française Scoliose et Partage ou l’Association des Paralysés de France (APF) offrent un soutien juridique si besoin.
Vous pouvez également consulter votre médecin pour enrichir votre dossier. Des examens complémentaires, comme un scanner ou un test d’effort, peuvent révéler des limitations non apparentes dans les documents initiaux. Un ergothérapeute peut également élaborer un bilan fonctionnel détaillé pour démontrer l’impact de votre scoliose.
La reconnaissance de votre scoliose comme handicap par la MDPH peut changer votre quotidien. En cas de changement de situation, vous pouvez à tout moment soumettre une nouvelle demande. Cela afin d’adapter vos droits à votre handicap.